Attention à la surchauffe

Retour au Blog

En cette période de confinement, attention à la surchauffe en télétravail !

En cette période particulièrement troublée, chacun est invité à rester confiner le plus possible chez soi, tout en s’organisant au mieux pour honorer ses engagements professionnels.

De ce fait, on récupère du temps de déplacement mais celui-ci est bien souvent mis à profit du temps de prestation et paradoxalement les journées de prestation s’allongent

C’est pourquoi, je vous invite, à rester particulièrement vigilant au cercle vicieux de la surchauffe qui en soi n’est pas nouveau mais qui s’intensifie avec l’expansion des technologies d’information et la multitude de réseaux sociaux.

Les contacts sociaux réels étant limités, on s’invite à de nombreuses réunions virtuelles parfois ludiques, réflexives ou décisionnelles. Je constate que dans la sphère professionnelle, les réunions « virtuelles » se succèdent parfois sans interruption, entretenant l’illusion de la connexion, de la communication ou de la relation.

En prenant un peu de hauteur, nous constatons actuellement que chacun est placé devant son ordinateur, seul dans une pièce à regarder fixement devant soi ou à interagir dans le meilleur cas avec le ou les interlocuteurs invités dans cet échange virtuel.

Au-delà de l’inconfort physique, ce type d’échange peut générer à moyen et long termes des difficultés relationnelles et empiéter sur les activités personnelles car il mobilise une très grande capacité d’attention.

« L’attention est fragile, elle peut rapidement être captée par des sollicitations externes. » Marie Lacroix.

Le mécanisme sournois de la surchauffe

Ce mécanisme est décrit dans la littérature, notamment par JD Zanus ou Mary Lacroix  et se décline en plusieurs étapes.

En télétravail, pour utiliser au mieux votre temps de prestation, vous allez accepter progressivement de prendre en charge toujours plus de tâches dont l’ampleur dépasse parfois votre capacité d’absorption habituelle et pour relever ce défi, vous risquez de franchir différentes étapes :

  1. L’optimisation

    Dans un premier temps, vous allez ajuster ou adapter votre propre mode de fonctionnement (commencer plus tôt, terminer plus tard) ou gagner un maximum de temps en repensant votre organisation (outils informatiques de plus en plus performants, rythme de travail toujours plus soutenu,…) si cela ne suffit pas, vous passerez à l’étape suivante
  2. La sur-occupation

    Progressivement, vous allez développer la capacité à faire plusieurs choses en même temps comme lire ou répondre à vos mails durant une réunion ou lors d’un échange avec un interlocuteur.

    Poursuivre votre réunion tout en mangeant …

    Le piège se met progressivement en place, vous augmentez votre temps de prestation en ne prenant plus de pause…

    Cette étape peut se vivre sans risque si elle est limitée dans le temps donc si elle reste exceptionnelle. Lorsqu’elle devient habituelle voire systématique le cercle insidieux se met en place à l’insu de votre plein gré…

    Les risques collatéraux sont d’une part une perte d’efficacité : recommencer plusieurs fois la même tpache ainsi qu’une perte de fiabilité : augmentation des erreurs, problème de mémorisation.

    D’autre part, on voit apparaître des troubles de l’humeur, une communication altérée, une irritabilité, une sensation de ras le bol dont votre environnement proche fera les frais.
    Certains d’entre nous peuvent être particulièrement résistants à la pression induite par une sur-occupation systématique. D’autres glisseront à l’étape suivante.
  3. La pré-occupation

    Elle apparait lorsque vous ne parvenez plus à « arrêter la machine ». Vous avez l’impression de perdre le contrôle de votre cerveau.
    Vous n’êtes plus mentalement présent là où vous êtes physiquement : vous ne parvenez plus à vous concentrer sur les échanges du moment ou avez quelques difficultés à vous concentrer notamment sur une tâche.

    Contrairement à l’occupation, la préoccupation agit comme un filtre qui vous empêche de vous ressourcer, notamment dans la sphère privée et peut conduire à l’épuisement (signe annonciateur du burn out).

    Vous pouvez faire confiance à votre entourage pour percevoir votre présence absente.Selon Marie Lacroix, « Nous disposons tous, individuellement, d’une certaine marge de manœuvre pour travailler différemment. Encore faut-il vouloir s’affranchir un tant soit peu de la vitesse, de la quantité et de l’instantanéité, notions désormais associées à celle de productivité. »

    Selon Marie Lacroix, « Nous disposons tous, individuellement, d’une certaine marge de manœuvre pour travailler différemment. Encore faut-il vouloir s’affranchir un tant soit peu de la vitesse, de la quantité et de l’instantanéité, notions désormais associées à celle de productivité. »

Quelques pistes pour éviter la surchauffe en télétravail

Au niveau individuel

  • Lister l’ensemble des tâches à accomplir
    Une participante, m’a fait découvrir la technique «Pomodoro » technique inspirée d’un chercheur italien. (http://www.pomodoro-technique.fr/wp-content/uploads/2017/01/livre-francais-Technique-Pomodoro-gratuit-free.pdf)

    1. Dressez une liste des choses que vous voulez accomplir
    2. Réglez un minuteur pour 25 minutes et commencez à travailler; en vous concentrant sur une tâche à la fois
    3. Si une distraction survient (une pensée, ou un courriel ou un texto entrant…), prenez-en une note rapide, puis continuez à travailler
    4. À la fin d’un temps de prestation de 25 minutes, prenez une pause de 5 minutes.(étirement, faire quelques pas, boire un grand verre d’eau…
    5. Répétez ce cycle 4 fois, puis prenez une pause de 20 à 30 minutes avant de recommencer.
  • Réduire le nombre d’interruptions ou de sollicitations pour gagner en efficacité et en sérénité.
    ex : regarder sa boite mail de manière régulière mais éviter qu’elle soit visible en continu. Couper les diverses sollicitations visuelles et sonneries WhatsApp, Linkedin, boite de réception mails et choisir le moment pour les consulter.
  • Soigner ses pauses.
    Petite pause détente de 5 min après 25 min de travail et toutes les 2 heures prévoyez une pause plus grande (20-30 min)
  • S’octroyer des vrais temps de récupération y compris lorsque vous êtes chez vous !
    Sportméditation, lecture, musique ou même rien du tout pour agir sur votre disponibilité intérieure.

Au niveau collectif

Je vous souhaite un excellent télétravail en cette période de confinement !

Prenez bien soin de vous, c’est le premier pas pour prendre soin des autres !

Martine Marenne