Théorie-U

« Toute grande découverte vient d’un profond cheminement intérieur ». W. Brian Arthur

L’accès à cette source profonde, présente en chacun de nous, demeure inaccessible au plus grand nombre.

Dans tout contexte- équipe, organisation, système sociétal, il se passe bien plus de choses que nous n’en percevons.

Chacun connait l’excitation et l’énergie propres aux équipes engagées dans le travail, quand existent la confiance, l’ouverture d’esprit et ce sentiment « communicatif » de l’étendue des possibles.

A l’inverse, chacun a vécu aussi ce qui se passe quand règne la peur et la défiance et quand chaque propos procède implicitement d’une volonté de défendre sa position ou d’attaquer celle d’autrui.

Le champ social (Mauss) n’évolue guère en général, dans la plupart des équipes, organisations et sociétés, il demeure largement inchangé parce que le niveau d’attention ne nous le rend pas perceptible.

Nous n’appréhendons pas les architectures invisibles qui modèlent ce qui arrive parce que nous sommes encore trop préoccupés à réagir à leurs effets.

Devant un problème, nous « reproduisons » : nous faisons appel à des modèles mentaux habituels, pour à la fois définir le problème et trouver les solutions.

Tant que cette manière d’être et d’agir prévaut, nous écoutons, analysons et solutionnons comme pour préserver le statu quo.

La théorie U, une méthode de conduite du changement, a été développée pas Otto Scharmer. Pour Scharmer, il s’agit d’apprendre à partir du futur émergent. Cette dynamique est vitale pour l’innovation qui consiste à faire autrement les choses pas uniquement à produire de nouvelles idées (https://www.presencing.org/) .

Pour amorcer un véritable changement, il nous faut développer une attention plus profonde – de façon à emprunter une autre voie que celle dictée par l’expérience du passé et de vraiment sentir, au-delà du mental.

L’idée maitresse est que ce leadership apparait quand les gens se connectent avec leur moi véritable, leur être profond, ce qu’ils sont réellement et qu’ils reconnaissent leur responsabilité dans la création de ce qui compte le plus pour eux aujourd’hui et dans le futur.

Apprendre du futur implique de faire preuve d’intuition, et d’accepter des degrés élevés d’ambiguïté, d’incertitude et d’accepter

Actuellement, le nombre d’initiative visant des changements systémiques est encourageant.

Pourtant, les moyens mis en œuvre pour développer ce que l’on appelle l’intelligence collective ainsi que le véritable engagement des acteurs du changement fait encore défaut.

Le défi consiste à remettre en question les schémas établis et à (s’) écouter en profondeur. C’est une nouvelle forme de présence, une autre façon d’être attentifs les uns aux autres et à ce qui cherche à émerger. « C’est seulement au travers une écoute profonde que nous pourrons débrider notre capacité collective à créer le nouveau monde ». Peter Senge