Performance et intelligence sociale
Performance et intelligence sociale. Comment obtenir de meilleurs résultats ? Comment constituer des équipes performantes ?
Par exemple, grâce à l’association d’experts et de non-experts. Avec la représentation de différents métiers dans les réunions. En invitant des personnes extérieures à l’organisation. Bref, en stimulant la diversité. Néanmoins, ce n’est pas si simple, car elle ne suffit pas. Elle nécessite un deuxième élément, l’intelligence sociale.
Parlons d’abord de variété. Plus nous sommes nombreux, meilleures sont nos estimations. James Surowiecki diffuse cette découverte de Francis Galton dans son best-seller la sagesse des foules.
Il nous apprend que cette sagesse obéit à trois principes:
- La moyenne (médiane) des estimations est plus fiable qu’une estimation isolée ;
- L’augmentation du nombre des estimations engendre un résultat plus fiable ;
- À partir d’un moment, le gain de fiabilité par estimation diminue.
Pour Scott Page (sociologue américain), il existe deux manières de rendre un groupe plus intelligent : avec plus d’experts et/ou plus de points de vue. Et dans cette équation, la compétence n’importe pas plus que la diversité. Elles ont le même poids et associer ces deux éléments constitue une combinaison gagnante.
Une foule ou un groupe serait donc plus lucide qu’un spécialiste isolé. Pourtant, de nombreuses situations politiques, sportives ou sociales peuvent mettre en doute cette affirmation. Nous ne pouvons nier que l’instinct grégaire peut nous amener à agir à l’encontre du bon sens (thème du livre du sociologue Gustave Le Bon la psychologie des foules). Duncan Watts, sociologue australien, valide cette hypothèse grâce à son étude sur la notation de morceaux de musique. Les informations sociales empêchent la foule de juger avec modération. La diversité est victime de l’influence sociale. C’est pourquoi il faut l’associer au développement de l’intelligence émotionnelle. C’est fondamental pour améliorer le résultat en équipe. Et ce n’est possible que s’il existe un climat de confiance qui favorise l’écoute et le partage des points de vue. En effet, la méfiance réduit la capacité d’un groupe à réfléchir, décider et implémenter les actions.
Pour résumer, la performance collective demande que nos sensibilités individuelles coopèrent. En d’autres termes, pour créer des organisations ou des équipes performantes, nous avons besoin de dialogue autour de différentes idées, entre des personnes qui savent établir une véritable connexion entre elles.