Interdépendance en entreprise: vers une gouvernance partagée

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“Interdépendance en entreprise: vers un gouvernance partagée” est le deuxième volet d’une série de dix articles consacrés aux différents principes qui permettent de créer un système organique. Dans le cadre du management participatif le système est l’entreprise. En d’autres termes, nous abordons le thème de l’entreprise organique comme similaire au système vivant.

Cette réflexion s’inspire du livre « Le choix du vivant » Marie-Hélène Strauss et Eric Julien, LLL, 2018. Nous allons découvrir trois principes : l’altérité (lire l’article), l’interdépendance et un troisième qui sera dévoilé dans le dernier article de cette série .

Second principe : l’interdépendance          

“Sans même nous en apercevoir chaque jour dans un corps humain, le sang parcours 19 000 km, enchaîne 23 000 respirations pendant que les 100 milliards de neurones du cerveau traitent l’information. A  chaque seconde notre corps produit près de 25 millions de cellules” (Chad Cohen, National Geographic Chanel).

Tous ces systèmes et sous-systèmes interagissent et s’adaptent de façon synchronisée, afin de réguler en permanence nos changements de rythme ou les changements extérieurs auxquels l’organisme vivant se trouve confronté.

Tous ces phénomènes sont inter reliés et n’ont qu’un seul but maintenir un état d’équilibre dynamique et bénéfique pour le système. C’est une incroyable somme de petites actions qui interagissent en permanence. L’illustration d’une interdépendance, hautement coordonnée.

Cette interdépendance, composante fondamentale de la vie et de l’histoire de l’humanité, nous renvoie à notre responsabilité d’être humain, conscient de nos actes, de nos paroles, de nos intentions et de leurs effets dans un système.

L’importance du positionnement individuel

Toute l’approche de la Communication Non Violente reprise en lame de fond comme spécificité de la Dynamique Participative, nous invite à cela.

Pour contribuer à l’émergence d’une organisation dite « organique », une très grande place sera réservée au positionnement personnel et à la prise de responsabilité individuelle au sein de l’organisation !

Le positionnement personnel est intrinsèquement lié au chemin d’évolution emprunté par chaque individu ; qui lui permet de braver les étapes qui vont de la fusion relationnelle à l’inter- dépendance, aussi appelé autonomie, en passant par les étapes de la dépendance et la contre dépendance.

Chaque être humain est unique et singulier. Nous avons tous développé au cours de notre histoire personnelle, nos manières d’être, de comprendre les choses, de nous relier aux autres, d’avoir accès aux différents champs de conscience, d’avoir des perceptions d’une situation ou vision du monde bien différentes puisqu’elles sont teintées par le prisme de nos croyances et de nos pensées.

Pourtant, les êtres humains ignorent bien souvent les mécanismes qui les font agir, penser, aimer, être ému, s’ouvrir ou se replier. Or connaître ceux-ci, permet de mieux se connaître soi et c’est la condition pour apprendre à fonctionner de manière juste dans un système.

L’entreprise organique : un système vivant composé d’individus inter-dépendant

Être dirigeant dans une entreprise,  c’est être confronté en permanence aux impacts et aux influences de différents systèmes. Des systèmes qui interagissent parfois avec des temporalités distinctes.

Pour vivre, l’interdépendance, au sein des organisations vivantes, il est essentiel d’ouvrir des espaces de confiance pour croiser les regards, échanger les points de vue, élaborer une vision partagée ou commune. Ces espaces n’autorisent ni les comportements déplacés, ni rancœur, ni jugement, ni critique. La prise de parole régulée, permet à chacun d’occuper sa juste place et d’œuvrer ensemble à la réalisation d’un projet commun. Revenir aux principes fondamentaux qui régissent la vie peut être une source d’inspiration inépuisable.

“Revenir aux principes fondamentaux qui régissent la vie peut être une source d’inspiration inépuisable”

Pour Antoine de Saint-Exupéry, “l’homme n’est qu’un nœud de relation, la première qualité d’un homme intelligent et de comprendre le langage des autres et de leur parler”.

Interdépendance en entreprise : vers une gouvernance partagée

Une toile de relations humaines

“La toile d’araignée, matérialise de façon symbolique, ces liens d’interdépendances, multiples, fragiles” qui relient toutes personnes au sein d’un système vivant.Des liens en résonnance d’une partie de la toile à l’autre, dont la rupture peut entrainer un déséquilibre plus vaste. Dont la qualité ou la fragilité du moindre fil, peut remettre en cause la totalité de la toile“.

Devenu inconscient de l’importance des relations, certains dirigeants provoquent des ruptures de cette trame invisible de la vie sans même s’en rendre compte ! C’est ce tissu vibratoire, la relation qui donne corps et vie aux systèmes organiques.

Pour un dirigeant en management participatif, comprendre que lui et ses collaborateurs font partie intégrante d’un système qui les fait agir autant qu’ils peuvent agir sur lui, change fondamentalement ses grilles de lecture, ses façons de communiquer, de décider et de manager.

Vers une gouvernance partagée

Il ne s’agit plus seulement d’agir sur, de projeter ses intentions, ses représentations, sa volonté mais bien de tenter d’agir avec les autres.

Avoir l’humilité de reconnaître sa propre incomplétude, permet d’entrainer, d’accompagner, de faciliter la mise en mouvement d’une personne ou d’une équipe.

Accompagner et animer des équipes, un projet, en Dynamique Participative ne peut se réduire à l’utilisation de certaines techniques ou outils d’intelligence collective.

C’est avant tout une question de regard, un regard large, capable de prendre de la hauteur, condition pour percevoir les enjeux, réajuster en permanence les interactions systémiques, proposer des nouvelles appartenances.

Le dirigeant incarne finalement l’un des principes du vivant, à savoir l’aptitude à conscientiser le « nous » et à tenir à distance les risques d’éclatement et de divergence que porte en germes toute organisation.

Interdépendance en entreprise: vers une gouvernance partagée : grâce à l’interdépendance l’organisation évolue vers la prise de responsabilité individuelle et collective.

<< lire l’article sur le premier principe : l’altérité